Vivre en ville

Amoureux des vieux quartiers de Montréal, où tout se fait à pied, les propriétaires ont choisi de transformer leur triplex, situé dans la Petite-Patrie, en un très grand logement pour leur famille et un logement locatif pour les aider à payer leur hypothèque. Ils habitent les deux étages du haut, tandis que leurs locataires sont au rez-de-chaussée. Les pièces de vie (salon, salle à manger, cuisine, salle familiale et bureau) sont situées au 3e, pour profiter au maximum de la vue et de la lumière et réduire le bruit pour les locataires. Les trois chambres et le deuxième bureau sont au 2e. Chaque étage a une salle de bain complète. La douche est au 2e tandis que le bain tourbillon est au 3e.

Le concept architectural de ce projet visait à faire cohabiter le cachet ancien et le contemporain. Ainsi l’étage très encloisonné du 2e a conservé son vieux plan avec ses moulures de bois peintes et de plâtre d’origine qui ont été restaurées. Le 3e, en opposition, est constitué d’une grande aire ouverte en ‘’L’’ de finition contemporaine et de deux pièces fermées : le bureau et la salle familiale où la famille écoute des films sur leur grand écran rétractable avec projecteur. Le centre de l’aire ouverte est occupé par un foyer linéaire, au gaz, visible du salon et de la salle à manger. Cuisine et salle à manger ont chacune une grande porte-patio qui donne sur la grande terrasse extérieure du 3e, côté soleil. La cuisine est séparée de la salle à manger par un comptoir muni d’un bar plus haut pour en dissimuler le désordre. La cuisine épurée, de laque blanche, de quartz, de noyer et de céramique anthracite, est très fonctionnelle et conviviale.

Un souci particulier a été apporté à la présentation de la collection d’art des propriétaires. Ainsi le présentoir avec tablettes de verre, situé à la rencontre du salon et de la salle à manger, en face du foyer, abrite des poteries précolombiennes. Il divise en deux le grand mur mitoyen où sont accrochés plusieurs tableaux. Dans cette succession d’œuvres, un trou s’ouvre sur l’espace de l’escalier et révèle le lustre sculptural qui s’y trouve. Au sommet de l’escalier, dans l’ancien corridor décloisonné, une alcôve demi-cylindrique existante a été restaurée et transformé en présentoir à sculpture tant au 3e qu’au 2e. Finalement, une mise en scène architecturale présente les deux visages d’un tableau grâce à un jeu de miroir sur le côté du foyer.

Les espaces extérieurs respectent le concept architectural. Les balcons avant ont été refaits en préservant le cachet d’époque, tandis que les balcons arrière ont été démolis et remplacé par des terrasses contemporaines d’acier et de bois. Les deux logements ont une cour privée.

Yves Legris
Baier D. Construction Inc.
Yves Legris et Jean-François Vézina